goutte
chaque point comme une goutte, une délicate explosion. brillance, éclat primaire.
La rue est déserte, les avenues vides. badauds, curieux, étranges, toutes les mécaniques environnantes semblent être rentrées comme volatilisées. peu de renégats, de ces promeneurs solitaires, attardés qui n’ont qu’à profiter. rien.
les cristaux se sont installés où sont balayés; la prochaine averse rendra la situation encore plus inconfortable. les mouvements d’air glacial se sont renforcés. froid, frémissements. chaque recoin, chaque espace de contact est clos. pourquoi une telle décision, pourquoi claquer cette porte aussi fort pour ensuite poursuivre, tenter de retrouver ce qui est perdu depuis tellement de temps. le claquement devient secondaire, la différence s’est marquée il y a longtemps déjà, au loin. S’arrêter, profiter pleinement des éléments, de ce nouveau désert.
tous, même ceux qui n’ont plus le choix, sont rentrés de grès ou de force.
folie ou certitude, continuer. la quête est là, tout près, dans cette brume, dans ce désert maculé, dans ces tourbillons cristallins. la glace claque les visages, les yeux perçoivent sans voir. la lumière artificielle renforce les contours. sépia. froid, réactions épidermique, fausse route et faux semblants. trop d’images défilent.
aucun risque de sombrer dans la folie ou quelques hallucinations, ce monde est le monde. Illusions perdues. s’arrêter pour profiter du moment, du lieu du silence assourdissant de l’air en mouvement. profiter face au déchainement, se dresser jusqu’à oublier la douleur, les douleurs. brûlures.
voir, se retourner et hurler sans bruit. défiance.
le point de luminance, point de fuite est à portée. solitude glaciale. ne jamais s’arrêter. la mesure, cette vieille ennemie de la raison que tant de générations d’ignorants ont crû devoir associées pour mieux bâillonner.
le vent portera t-il nos messages, nos cris, nos souffrances ? il en a mémoire, il nous est témoin. le pas mal assuré, continuer, rien ne pourra plus stopper ma course. au bout encore et encore, j’attends la chute, celle qui m’apportera la réponse.
les possibilités s’amoncellent tels des flocons de vie. chaque possible, chaque croisement est une fin en soit, un autre champ des possibles.
plongée dans l’absolu impossible d’un voyage chaotique au travers de ses choix.
chaque point comme une goutte, instantané unique. l’impact disloque sans permettre d’identifier les trajectoires. observer pour mieux disparaître.
Lhorens b. Sartori
ambiance : Tranz sender (Re-evolution) Robert Musso - Transonic